6 romans féministes à dévorer
Updated: septembre 28, 2023 by Mylene in Découvrir

Quand on parle de féminisme, on pense en premier lieu à Simone de Beauvoir et à son ouvrage « Le Deuxième Sexe ». Dans cet article, je vous invite à découvrir six œuvres féministes publiées depuis 1791. Préparez-vous à explorer et à élargir vos connaissances sur le féminisme à travers ces ouvrages ! Nous allons d’abord commencer par définir ce qu’est un roman féministe.
Qu’est-ce qu’un roman féministe ?
Un roman féministe est un roman qui soutient la femme en faveur de l’égalité des droits entre homme et femme. Cette littérature met en avant les inégalités subies par les femmes tout en décrivant les conséquences pour les femmes, les hommes et la société. Dans ce qui suit, je vous propose de découvrir 6 œuvres féministes publiées depuis 1791. Ces livres sont rangés par ordre chronologique :
- La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges
- Lélia de George Sand
- Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir
- Ansi soit-elle de Benoite de Groult
- La femme gelée d’Annie Ernaux
- Sorcières de Moba Chollet
La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges (1791)
Olympe de Gouges, née en 1748, est en même temps femme de lettres et femme politique. Elle est considérée comme la pionnière du féminisme français, notamment après la publication en 1791 de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en écho à celle de 1789. Elle a lutté pour l’émancipation de la femme et la reconnaissance de sa place sociale et politique. Condamnée par le Tribunal révolutionnaire, elle est guillotinée en 1793. Elle dira « si la femme peut monter à l’échafaud, elle doit avoir le droit de monter à la tribune ».
La constitution est nulle, si la majorité des individus qui composent la Nation, n’a pas coopéré à sa rédaction.
Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges
Lélia de George Sand (1833)
La rude condition de la femme mariée est au cœur des premiers romans de George Sand. Dans Lélia, l’auteure parle d’amour physique, elle questionne l’utilité du mariage, et critique les normes traditionnelles. Sténio, un jeune poète, est amoureux d’une femme, Lélia, qui ne parvient pas à répondre à son amour sur le même plan.
Au lieu de commencer par la jouissance et de finir par la réflexion, j’avais ouvert le livre de la vie au chapitre de la science, je m’étais enivrée de méditations et de spiritualisme, et j’avais prononcé l’anathème des vieillards sur tout ce que je n’avais pas encore éprouvé.
Lélia, George Sand
Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir (1949)
« On ne naît pas femme, on le devient » nous a dit Simone de Beauvoir. L’auteure cherche à répondre à la question concernant ses consœurs : « pourquoi la femme est-elle l’Autre ? ». Ce document ne cherche pas à faire un procès aux hommes. Il décrit le processus qui a amené progressivement à cette situation inégale entre les hommes et les femmes.
Personne n’est plus arrogant envers les femmes, plus agressif ou méprisant, qu’un homme inquiet pour sa virilité.
Le deuxième sexe, Simone de Beauvoir
Ainsi soit-elle de Benoite de Groult (1977)
Benoîte Groult évoque dans ce témoignage féministe la place de la femme dans nos sociétés contemporaines en pleine mutation ainsi que l’éducation différente entre les sexes. « Le féminisme ne se résume pas à une revendication de justice, parfois rageuse, ni à telle ou telle manifestation scandaleuse ; c’est aussi la promesse, ou du moins l’espoir, d’un monde différent et qui pourrait être meilleur. »
« Qu’est-ce qui leur prend, soudain aux femmes ? Voilà qu’elles se mettent à écrire des livres. Qu’ont-elles donc à dire de si important ? » demandait récemment un hebdomadaire qui ne s’était jamais posé la question de savoir pourquoi les hommes écrivaient, eux, depuis deux mille ans et ce qui leur restait encore à dire !
Ainsi soit-elle, Benoite de Groult
La femme gelée d’Annie Ernaux (1981)
Fille de commerçants modestes, bonne élève, déchirée entre ses désirs et le poids de la société sur les femmes dans les années 60. L’auteure devient cette femme gelée dans tous ses élans : on y retrouve l’image de l’épouse et de la mère modèle.
« Organiser, le beau verbe à l’usage des femmes, tous les magazines regorgent de conseils, gagnez du temps, faites ci et ça, ma belle-mère, si j’étais vous pour aller plus vite, des trucs en réalité pour se farcir le plus de boulots possible en un minimum de temps sans douleur ni déprime parce que ça gênerait les autres autour. »
La femme gelée, Annie Ernaux
Sorcières de Mona Chollet (2018)
La sorcière, c’est la femme. C’est la femme qui ne se marie pas, n’a pas forcément d’enfant, peut avoir un emploi ou une activité en dehors du foyer, et peut-être financièrement ou socialement autonome. La sorcière ne serait-elle au fond qu’une invention des hommes afin de conserver leur pouvoir ?
« Le seuil de tolérance est bas : une femme sûre d’elle, qui affirme ses opinions, ses désirs et ses refus, passe très vite pour une harpie, une mégère, à la fois aux yeux de son conjoint et aux yeux de l’entourage. »
Sorcières, Mona Chollet
Pour aller plus loin
Depuis plusieurs siècles, des femmes dénoncent les inégalités entre les sexes. En mettant leurs mots sur papier, elles ont pu partager leurs points de vue et susciter des conversations significatives au sein de la société. Écrire permet de partager ces idées avec d’autres femmes, d’autres hommes, avec la société. Si vous souhaitez lire et discuter des œuvres de Simone de Beauvoir, Benoite Groult ou encore George Sand rejoignez le Club de lecture.